Ouf !
Le projet qu’il « portait » est arrivé à quai. La révolution qu’il
porte ne restera pas lettre morte. Macron a soulevé les foules avec un projet
porté. Ses épaules sont d’acier comme son regard bleuté. Notre prince martial a
des biceps d’haltérophile. Il brandit ses réformes comme de la fonte, bombe le
torse et s’éponge le front. Cet athlète gros porteur exhibe un abdomen de
lutteur de foire.
Je
l’exhorte à surveiller son dos sollicité. Autant que ses mots de communiqués. On
peut se tordre la colonne à en faire des tonnes. On rature un mot. Pas grave.
On se fracture le dos. Plus grave. Le mal dorsal guette le jeune Emmanuel.
Edouard
s’interdit de porter quoi que ce soit. Il est dégingandé d’avoir trop boxé. Assez
cogné. Edouard, il coche. A écouter la bonne presse, il coche même toutes les
cases. C’est pourquoi il a raflé le premier des ministères comme on valide un
questionnaire. On ne peut pas décocher des flèches assassines sur une cible qui
coche l’intégralité des cases. Edouard épouse la cause du peuple avec ses
maudites cases. Il est intelligent. Il ne lui en manque aucune. Une seule lui
ferait défaut, on le traiterait d’idiot.
Je
traverse la rue et j’achète mon recueil de sudokus, niveau
« Makiavélic ». Machiavel m’instruit la cervelle à défaut de
conseiller Emmanuel. J’éparpille mes chiffres sur les grilles. Je coche sans
tricher. Je sais le bonheur de remplir toutes les cases au crayon noir. Quand
je rate, j’envie Edouard qui coche sans que rien ne cloche. Il m’épate, Edouard.
Lui et son n plus un se démènent comme de beaux diables : l’un porte,
l’autre coche.