mardi 2 octobre 2012

Ecole du Louvre

C'est un théâtre dans la nuit, un amphithéâtre qui rompt avec la fureur de la rue de Rivoli. Les travées sont bondées de jeunes filles pressées, de vieilles femmes studieuses, de vieux hommes figés.
Le parleur est retranché dans l'ombre, barricadé à l'extrêmité gauche de l'estrade. Il s'est volontairement décentré comme on s'efface au passage d'une altesse, d'une image, d'une sainte figure de pédagogie.
Il parle bas, articule long, détache les syllabes de sa phrase. Il tâche de se défaire d'un mauvais roi, de contrarier le bégaiement de sa voix.
Il fouaille, dissèque les entrailles de l'abbaye romane. Il use d'une parole descriptive qui fuit le concept, introduit au transept. On scarifie nos cahiers à la lueur de pupitres écaillés. Les séants se tordent d'inconfort.
L'érudit a fini son récit. Une pluie d'applaudissements ponctue la causerie avant l'échappée mécanique vers la rue.

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