mercredi 19 janvier 2022

Le président des rûches

Blanquer se planque aux Baléares. Il est chevillé par la passion de l’ouvrage. Le travail du prince est un mythe savamment entretenu. Jouir du pouvoir. L’expression désigne l’addiction réelle des représentants de la nation. A vrai dire, les ministres s’apparentent à des pantins, à des perroquets de plateau qui répètent les mots des autres. En pratique, ils savent lire couramment, réciter avec le ton les discours formatés des tâcherons d’administration. Leur métier est d’être visible, de bien articuler les syllabes à la lumière, mais pas de besogner dans l’abstrait, de s’échiner dans l’obscurité, de rédiger des pages de dossiers illisibles. Les ministres s’identifient à des acteurs très dirigés, très surveillés, dont le jeu stéréotypé est destiné à susciter des émotions frustes, imprimables dans l’opinion. Ils n’écrivent pas le scénario du film. Ils reproduisent les murmures des souffleurs. Ibiza. Blanquer, peu importe où il soit. Parce que les petites mains qui confectionnent tous les quatre matins, elles, sont à Romorantin, dans des patelins sans soleil. Le ministre plastronne. Il parade. Il danse, au besoin, en vidéoconférence. Il se montre. A son avantage. Sous son meilleur profil. Il est l’histrion de la nation, par profession. Mais l’ostentatoire n’est qu’un miroir de soi, peut tourner au déboire. Voyez Montebourg. Le président des rûches jette l’éponge. Il est rendu à ses abeilles.

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