mardi 21 mars 2023

Une souveraine détestation

Macron dispose de deux alliés miraculeux, se repose sur deux compagnons de route providentiels : Le Pen dans les urnes, Mélenchon dans la rue. Le Pen est une proie facile de finale présidentielle. Mélenchon est un agitateur de trottoir dont les appels à la violence, aux exactions urbaines favorisent la figure d’ordre du monarque élyséen. Le Pen et Mélenchon épaulent efficacement le petit président. Le peuple est d’apparence multiple. Le peuple d’élections présidentielles diffère du peuple de scrutin législatif. Le peuple de la rue se distingue du souverain abstrait des suffrages représentatifs. Or le président considère que son peuple national prévaut sur celui des députés de département. Quant au peuple des pavés, des défilés et des cortèges institutionnels, il les récuse d’emblée. Celui-là même que Mélenchon souhaite métamorphoser en foule éruptive, en meute rugissante, en bandes enragées. C’est pourquoi le pays est emmêlé dans ses chaînes comme un docile chien de ferme. Il aboie. Autrement dit, Macron n’a pas d’opposition. A l’exception d’une souveraine détestation. Macron n’a pas d’opposition. Ses lieutenants objectifs – Le Pen et Mélenchon – lui suffisent. Macron n’a pas d’opposition. Sauf un peuple de chair qui crie une légitimité, qui hurle un ressentiment.

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