Je n'en menais pas large. J'ai compris que je pouvais rester, qu'aucun mauvais oeil n'ensorcellerait les champions olympiques. Grand seigneur, j'ai même apprécié les vaincus dans leur défaite. Ma xénophobie du début était soignable. Il suffisait d'une victoire française pour chasser le démon de la nation.
mardi 3 février 2009
Le démon de la nation
Je suis chauvin, nationaliste et patriote. Xénophobe à l'occasion. Dimanche, je n'aimais pas les Croates. Dimanche soir, j'ai navigué un nombre incalculable de fois entre Zagreb et Besancenot, entre France 2 et France 5. La finale de handball n'était pas regardable. Impossible de la suivre dans sa continuité. Ses égalités lancinantes dissuadaient le téléspectateur de s'installer dans le match. L'émotion, la superstition. On prenait peur au spectacle de ces gaillards bondissants comme des fauves. Je me suis sauvé pour me terrer dans un studio plus routinier, à l'écoute des rituelles incantations du petit facteur de Neuilly. Mais cisaillé par le désir d'y retourner, d'y aller voir, de jeter un oeil par le trou de la serrure, je me fourrais à nouveau dans la fournaise croate. Vers le vingtième but tricolore, un grand type à nom slave a crevé l'écran, troué les filets croates, tué le match.
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