jeudi 12 mars 2015

La fronde et le front

Je ceignais alors mon front d'un bandeau multicolore. Je me couronnais de plumes pour prétendre à visage d'homme. Je disposais d'un arc et d'une fronde. Je jetais flèches et cailloux. Je m'appropriais l'audace d'Apache et la ruse de Sioux.
Je répondais quand on me chahutait. Vertement. J'usais de la liberté comme d'une souveraineté. Je suis effronté.
Les frondeurs de gradins pactisent, trinquent au pastis avec un chef pingouin. Les frontistes de département s'apparentent aux communistes d'antan, la francisque entre les dents.
Ni frondeur, ni frontiste, je suis effronté. Pas fier d'un pays - le mérite ne peut se réclamer d'un fait d'état civil -, mais d'une panoplie, d'une coquetterie, d'un immémorial défi d'Indien du Kentucky.

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