C’est la victoire
d’un chef, le triomphe d’une figure charismatique, le succès d’une posture
d’autorité. Trump vainqueur n’est plus raillé pour sa vulgarité d’ouvrier
illettré. Il n’est plus moqué par les commentateurs pour ses mauvaises manières
d’amateur. Trump président cloue le bec des bien-pensants. Un peuple sans
diplôme, une sorte de populace disgracieuse, a choisi son homme. C’est un
colosse à tignasse jaunasse, qui parle direct, impose en hérétique sa force
d’acte.
Hillary C. trône
parmi les dieux de l’Olympe, festoie au banquet céleste qui surplombe le monde
rampant des simples mortels. Ces icônes intouchables, à sourire radieux de
marketing, choquent leur verre d’ambroisie à la santé des miséreux. Trump
grimace, éructe, invective, à hauteur des mimiques mal policées des déclassés
d’Amérique. Le milliardaire rougeaud s’interdit la joie obligatoire. Il dit des
gros mots délétères.
L’artiste Trump, avant-gardiste
godardien, a fait sécession avec « les professionnels de la profession ».
Il ironise sur l’expertise - « l’art de se tromper dans les règles »
selon Valéry. Il se rit des braves sondeurs, de leur savoir de fantaisie, de
leur science d’imposteurs. Il vient
d’accomplir un prodige, d’exécuter un coup d’éclat. En ce même jour où se
commémore la mort de Charles de Gaulle, Donald Trump, au seuil de la
vieillesse, donne une nouvelle jeunesse aux intérêts d’une grande nation.
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