Fillon s’arcboute
sur son projet comme Harpagon sur sa cassette. Il le défend bec et ongles,
avare de son mémoire d’étudiant. Macron parle sans notes, cause d’action mais
ne s’aventure guère à un travail de ratures. Son programme est dans sa tête,
jamais dans un texte. Il vend sa bonne tête bien faite. Aux braves gens sans
entregent, il martèle qu’il est intelligent. Il horripile le peuple.
Marine Le Pen a une
carrure de cheftaine, des postures de guerrière, une gouaille de poissonnière. Elle
tonne contre un système concussionnaire. On sait de quel bois elle se chauffe.
Un peuple insatisfait subodore qu’elle sait « cheffer ». A
comparaison, Fillon fait figure de petit garçon. Son projet est un crachat, une
sorte de déchet, exprimé par la haine de l’étranger.
Les meetings de
Mélenchon frisent les bouffonneries d’histrion. L’homme confond l’art oratoire
et les raccourcis de l’histoire. Il aime les bons mots comme il s’aime un peu
trop.
Hamon loge au
septième ciel depuis qu’il discourt de revenu universel. On lui sait gré de
nous avoir débarrassé d’une gabardine à épaulettes, d’une sorte de perroquet
obsolète, débiteur mécanique des répétitives « valeurs de la
République ». Hamon s’emmitoufle dans un caban, à la recherche du
« désirable », s’enivre d’un projet à goût de sirop d’érable.
Bref, ils sont chefs, pontifes, comme d’autres en boutique sont patrons de leur rayon. Ils ont bâti, ou non, un projet auquel ils attachent un nom, comme on dépose un brevet. Ils disposent d’un monopole de parole comme d’anciens chefs d’école. Les parleurs sont des parlementaires qui remuent beaucoup d’air. Je souffle une hypothèse. Cette grande querelle présidentielle appareille « au vent de l’éventuel » (André Breton, La confession dédaigneuse).
Bref, ils sont chefs, pontifes, comme d’autres en boutique sont patrons de leur rayon. Ils ont bâti, ou non, un projet auquel ils attachent un nom, comme on dépose un brevet. Ils disposent d’un monopole de parole comme d’anciens chefs d’école. Les parleurs sont des parlementaires qui remuent beaucoup d’air. Je souffle une hypothèse. Cette grande querelle présidentielle appareille « au vent de l’éventuel » (André Breton, La confession dédaigneuse).
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