mercredi 20 juin 2018

Le paradis

Elle était centenaire dans ses artères. Aujourd’hui elle aurait cent ans pour de vrai. Depuis trois étés, elle est enfouie dans l’herbe échevelée. Elle se décompose dans une terre de cimetière, à gauche du portail à peinture écaillée, entre le muret mal ravaudé et le petit porche de la chapelle.
Elle aime le ciel bleu, le soleil qui pétille dans ses yeux. A la bonne saison, elle s’installe derrière sa maison. Elle stoppe la hâte dans un transat. Elle parle toute seule. Elle m’exhorte à franchir la porte. « Vous devriez venir, c’est le paradis ! »

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