mardi 12 juin 2018

On tripatouille les niouzzes

Il était un temps où le pouvoir vichyste appelait les résistants des « terroristes ». 
Où un jeune homme maurrassien,  plus tard élu à la magistrature suprême, était décoré de l’ordre de la francisque gallique.
Où le même ondoyant président barricadait dans son palais républicain une jeune fille adultérine. Où les redresseurs de vérité étaient punis à vouloir éventer un « secret ».
Où les hiérarques du pays persuadaient villes et campagnes que le nuage de Tchernobyl respectait le tracé des frontières.
Où l’Etat stratège s’entichait du diésel au point d'exonérer le précieux carburant de brutalités fiscales.
Beaucoup de balivernes en haut lieu s’attribuent l’intouchable drapé de nobles vérités. Le mensonge éhonté est une spécialité de nos méritantes majestés. On tripatouille les niouzzes : rumeurs, ballons d’essai, fuites orchestrées.
Bien qu’il s’en défende, je doute que l’actuel locataire de l’Elysée, fin lecteur de Machiavel, se dessaisisse des prestiges de la fausse nouvelle, s’interdise le plaisir de brouiller les pistes, renonce au privilège d’escamoter la vérité.

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