mardi 7 mai 2024

Notre Europe

C’est l’amorce d’une prière. Notre Europe, qui êtes aux cieux, priez pour nous, pauvres électeurs. Notre hop. Notre flop. C’est un saut, un bond à la Fosbury vers un nouvel horizon, le plus haut dans l’espace. Notre Europe est en danger de mort martèle un président incantatoire. Notre France est une expression hors d’usage qui désigne une nation à date de péremption dépassée, un pays décati qui sent le moisi, à mille lieues à la ronde, jusqu’à l’Asie. Notre France est une manière de parler décalée, une déviance lexicale qu’il faut s’interdire de prononcer. C’est un gros mot. Il ne faut pas le dire. La France ne nous appartient pas. En revanche, l’Europe, si. Elle est à nous, à toi, à moi, dans la joie de son hymne, dans la splendeur du poème de Schiller. Notre belle Europe est souveraine dans son pluriel. J’écoute Ferrat qui chante « Ma France ». C’est une voix de vieux con, une voix d’autrefois qui sifflote Aragon.

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