vendredi 24 avril 2009

Plan d'urgence

Les mots s'usent. On abuse de leur résistance à conserver un sens. Après une longue période de disette, le mot "plan" est réhabilité. Il est même galvaudé. Le terme d'urgence lui est fréquemment accolé. Les plans d'urgence se bousculent au portillon. Au point de perdre de leur force d'intimidation, de leur vertu mobilisatrice. On est blasé par la rituelle exhortation au branle-bas de combat. A l'instar de la publicité, les plans sont ciblés: aujourd'hui les jeunes, demain les vieux, après-demain les très vieux. On s'interroge à bon droit sur la seule magie des mots. Les mots nous cachent des choses. Ils ont cessé de les désigner. Ils s'affranchissent de toute réalité pour mieux marteler des slogans langagiers.

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