lundi 9 novembre 2009

A demeure au Sénat

Les livres sont rangés dans un lieu bien peigné, dans une bibliothèque un peu toc à force d'être d'époque. Nous sommes entre gens du monde. Du grand monde. Alain Minc semble vanter une marque de champagne. Il se réclame de son oeil allumé. La prunelle qui pétille est sa signature de télévision, comme la chemise échancrée du philosophe à trois lettres. Bref, il donne sa définition du brio en montrant sa figure. Les mots suivront comme une caravane qui passe avec son tombereau d'opinions. L'étourdi plagiaire d'un bouquin sur Spinoza glousse de contentement comme une jeune s'extasie devant la glace. Tous les coups bas sont permis. L'effronté reproche à Aron son manque d'éclat. Pas loin du délit de faciès. Elkabach est de mèche, une paume rêveuse entre joue et menton. Il évoque ses prestigieux voisinages de plage à Tanger. Le duo des parleurs se plaît, s'aime beaucoup, passionnément, à la folie, au milieu des notoires notables. Ils effeuillent, caprice après caprice, la marguerite des bonnes fortunes. Ne manque que la Rolex de Séguéla. Les consultants des puissants se sentent à demeure au Sénat.

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