Nous ne sommes pas émergents mais gravement sommeillants. On s'est endormi sur des lauriers sans réactivité. On a défendu bec et ongles le vénéré "temps libre", ce nom de ministère d'un gouvernement de changement, il y a trente ans. On s'entête sans trêve sur les retraites.
Mais nos plages d'oisiveté font de l'ombre à la compétitivité. Les sociologues tournent casaque, n'écrivent plus de savants traités sur "la civilisation des loisirs".
Elle est loin la douce insouciance des joyeux temps morts de la vie. Au travail aujourd'hui, on choisit d'y mourir.
Nous ne sommes pas émergents, nous buvons la tasse dans le stress, nous déclinons pour de bon. La ligne Maginot de l'euro est en train de se briser en morceaux. Le décadent droit à la paresse de Jules Laforgue, relayé par l'imagination au pouvoir de 68, finit sa course dans le mur mondialisé des échauffourées économiques.
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