« On est puceau de l’horreur comme on l’est de la
volupté » (Louis-Ferdinand Céline, Voyage au bout
de la nuit, Denoël et Steele, 1932, chapitre II).
Ses postures de
guerre n’étaient jusqu’alors que de la gnognotte, des fanfaronnades de
matamore, une allégresse de bleusaille. L’expédition au Mali comblait un rêve
d’enfant gentil, qui obéit : « C’est le plus beau jour de ma
vie ! ».
La voix du premier
magistrat cahote dans le noir comme un disque d’époque. L’oblique de sa cravate
est moins observée que ses bésicles embuées.
Il achève un bout
de phrase comme s’il mastiquait l’insaisissable morceau d’un mol aliment. Il marque
une pause hors de souffle, risque trois mots qu’il peine à extraire du
silence : « C’est une horreur ».
Hollande confie au
micro ses premières émotions de bordel, ses dernières impressions d’une guerre
sans dentelles. Le peuple au lit mime son chef étourdi par un commencement de
voyage au bout de la nuit. Il en copie les tics. Il manie la larme automatique.
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