vendredi 27 novembre 2015

Un visage déjà vu


Aux Invalides, les visages sont livides. Le froid pince. Le rond président est engoncé dans son petit vêtement. Le chef des armées est assis comme un gardien de musée.
Il chipe à Malraux ses mots. Hollande fauche au Dédé du Panthéon ses dernières syllabes mémorables, dédiées à Jean Moulin. « Aujourd’hui, jeunesse, puisses-tu penser à cet homme comme tu aurais approché tes mains de sa pauvre face informe du dernier jour, de ses lèvres qui n’avaient pas parlé ; ce jour-là, elle était le visage de la France ».
Malraux, c’est quand même un type qui frissonne pour une voyelle, qui s’émeut pour une virgule. Hollande chaparde en illettré la chute inspirée du ministre aventurier. Il la destine en faussaire aux cent trente victimes d'un vendredi treize. 

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