Il ruse avec le hasard.
L’escogriffe brouille les pistes, consent au poste honorifique. Il boxe des
deux poings. Sa droite flanche. Il esquive du gauche. Il craint l’uppercut d’un
peuple souverain.
Au jeu des visages, il ressemble
à Darroussin, l’excellent comédien. On savait que Berling avait prêté sa tête
de beau quartier au locataire de l’Elysée. Les premiers noms du casting ont été
testés par un institut de marketing. Le film est tourné en cinq semaines sur
les lieux des vrais gens, en décor naturel. Titre provisoire :
« Législatives pour l’histoire ».
Dans la cour de Matignon, le
double mètre d’Edouard Philippe serre les mains de la famille, disposée en rang
d’oignons. L’échalas d’apparat s’acquitte de sa besogne, piaffe d’impatience
d’en finir de sourire à la dernière trogne. La feinte empathie n’a pas de prix.
Il enjambe les marches du perron, débarrassé de sa pesante bonne action.
Les dieux tutélaires de la
République sont convoqués dare-dare. Ils légitiment la grenadine des discours
protocolaires. L’escogriffe chipe Blum et Mendès, ajoute de Gaulle et
Clémenceau, martèle Juppé.
Or l’escogriffe commet sa
première gaffe. Il a suffi d’un oubli pour qu’il se disqualifie. Chirac ne
figure pas parmi ses mentors historiques. Il rature, biffe l’action d’un
visionnaire grandeur nature. Chirac est grand par son refus téméraire des
malheurs de la guerre. A l’obligatoire JT du soir, l’escogriffe réitère son
coup de griffe, tacle nommément Chirac.
Me choque l’entêtement du débutant
à dézinguer Chirac. Moi j’aime bien le grand Corrézien. Chirac va mourir, est
mort, nous évitant le pire. Cet homme, fêlé de l’intérieur, - qui ne s’aime pas
-, livre à notre mémoire un sens énigmatique, saturé d’interrogations
millénaires.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire