jeudi 19 octobre 2017

Les talents compensés

L’Etat vibrionne d’un mouvement macronien. La « céessegeai » grimpe au ciel. Tollé citoyen. La taxe est une souffrance comme l’imposition d’une brutale main d’ostéopathe sur un nerf de la chair. On dit aussi « nerf de la guerre ». L’Etat calme le jeu, cautérise une cicatrice. Il panse. Il pense à compenser.
Les trois-quarts des écorchés ne seront pas assujettis à la taxe de logis. La feuille de labeur sera déchargée de cotisations de mutuel bon cœur.
Depuis sa création par Rocard, l’inspecteur des finances, la « céessegeai » est un oiseau-impôt d’envol aisé. Elle jouit d’un taux propulsé. La hausse est dans ses gênes. Ce qui contrarie même les classes moyennes, cette grande famille nombreuse d’une nation « passionnément triste ».
D’où la fine stratégie de la contrepartie. Même les débonnaires fonctionnaires, sans embarras de chômage, auront droit à un dédommagement de « céessegeai » augmentée.
J’ai l’impression de figurer parmi les derniers idiots de village. Mais pourquoi diable accroître une taxe dont les dégâts sociaux imposent immédiatement d’en neutraliser l’effet par la suppression d’autres prélèvements ? Bougisme fiscal et statu quo se ressemblent comme deux gouttes d’eau. Tout se passe comme si le choix du compliqué (« pensée complexe » du président) prévalait sur la simplicité.
On célèbre une caricature de « made in France ». La confection d’usine à gaz est une spécialité nationale. Elle comble d’aise une technocratie inventive en tracasseries. J’aimerais baptiser cette chronique « Les talents compensés ». Dans la vieille Athènes, le talent mesurait un poids d’argent.

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