Après
Charles de Gaulle, général fabriqué sur le tas, buriné par la guerre, nous
héritâmes des nains de l’Ena, formatés à l’école d’Etat. J’exclus Pompidou,
dernier grand timonier qui soit authentiquement lettré. Il causait cinéma, rue
de Varenne, avec Julien Gracq. Je le retranche. La promotion Elysée est
composée de Giscard, Chirac, Hollande, Macron, soit un quarteron d’ambitieux félons.
Un nain recalé s’agite sans collier ni blason : c’est Sarkozy. Mitterrand,
le Vichyssois, était trop vieux pour fréquenter l’établissement fondé par son
rival abhorré. Il confia à l’entourage le soin d’étudier l’économie des livres.
Attali et Fabius s’acquittèrent de notes abstraites. Les
nains de l’Ena sont des cyclistes de terrain plat.
Or l’Histoire de France, à l’instar de la Grande Boucle, se forge dans les étapes de montagne. De Gaulle gagne au Ventoux, à l’Alpe d’Huez et à Luchon. Il franchit la ligne en solitaire. En revanche, les petits présidents d’intérim sprintent à Bordeaux comme de sympathiques Darrigade. Nos capitaines de petit vélo rechignent devant les raidillons.
Or l’Histoire de France, à l’instar de la Grande Boucle, se forge dans les étapes de montagne. De Gaulle gagne au Ventoux, à l’Alpe d’Huez et à Luchon. Il franchit la ligne en solitaire. En revanche, les petits présidents d’intérim sprintent à Bordeaux comme de sympathiques Darrigade. Nos capitaines de petit vélo rechignent devant les raidillons.
Aujourd’hui,
les nains de l’Ena sont des géants de l’opportunisme d’Etat. Aucune grande querelle
n’élève ces apprentis rebelles. Ils ont flanqué dehors les sans-papiers de la
scolarité : Fillon, Valls, Hamon. Ils tiennent les manettes avec des
pincettes, les menottes bien serrées des récalcitrants patriotes. Ils ne
lâcheront pas le pouvoir comme ça. Ils pratiquent la passe à dix, exécutent l’entre-soi
incestueux, sur un terrain de jeu à leur mesure. Je les nomme par taux de fréquence
des selfies. Macron 1er, sorte de Kouchner, jeune et premier. Il est
suivi d’Edouard, le dégingandé,
l’échalas du Havre, Edouard le deuxième, comme le pape Jean-Paul, mais à cause de
Balladur. Donc Macron, suivi d’Edouard et Bruno, tandem de haine mutuelle, un
classique de la République. Puis vient Wauquiez, le méchant d’Auvergne, ancien
gentil des taudis du Caire, et derrière, Philippot, le paroissien de Colombey,
Croix de Lorraine au veston de clergyman. J’ajouterai une diablesse. Je boucle
avec Pécresse et je diminue l’amende du non-respect paritaire. : cinq gars
et une fille de l’Ena. En voilà six qui se prévalent du Général, six énarques
qui se rêvent en Jeanne d’Arc. Ils ont raflé la mise. Le désert politique
français, c’est l’Ena et puis
rien, sorte de Paris sans la province. Dans quinquennat, il y a
« Ena » avec une faute d’orthographe. C’est cela La Révolution. Les
nains de l’Ena ont l’Etat bien en main.
Les coups de sang de Mélenchon sont l’outil de communication idéal pour légitimer une douce technocratie, conforter l’experte aristocratie qui quadrille un pays à qui tout sourit, à commencer par les selfies d’un président qui se croit tout permis.
Mais des nains, pourquoi des nains ? Parce que ce sont des serviteurs. Ils appartiennent au larbinat d’Etat. Le mot « ministre », suffixe « mini », le dit suffisamment. Ils sont aux ordres du maître, celui qui exerce un magistère, suffixe « maxi ». La question est donc la suivante, sempiternellement la même depuis les origines de l’Etat : ils servent qui et quoi, ces braves gens ? La réponse est aussi complexe que la prétendue pensée de l’actuel président, chevalier servant du peuple de France.
Les coups de sang de Mélenchon sont l’outil de communication idéal pour légitimer une douce technocratie, conforter l’experte aristocratie qui quadrille un pays à qui tout sourit, à commencer par les selfies d’un président qui se croit tout permis.
Mais des nains, pourquoi des nains ? Parce que ce sont des serviteurs. Ils appartiennent au larbinat d’Etat. Le mot « ministre », suffixe « mini », le dit suffisamment. Ils sont aux ordres du maître, celui qui exerce un magistère, suffixe « maxi ». La question est donc la suivante, sempiternellement la même depuis les origines de l’Etat : ils servent qui et quoi, ces braves gens ? La réponse est aussi complexe que la prétendue pensée de l’actuel président, chevalier servant du peuple de France.
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