samedi 21 octobre 2017

Louise, Emma, Gustave

C’est comme dans les interrogatoires de commissariat. Il faut des noms, plus exactement des prénoms. Il s’agit d’identifier la chair naissante, une marmaille innocente, les enfants qui entrent dans la danse.
Flaubert aimait les mots, pas du tout les marmots. L’ermite de Croisset exécrait la paternité. « Je n’ai jamais vu un enfant sans penser qu’il deviendrait vieillard, ni un berceau sans songer à une tombe ». Il a vingt-quatre ans.
Bovary est une marque connue des parents d’aujourd’hui. Flaubert importe peu. A quoi bon lire un furieux célibataire, endurci dans son génie ? Mais, ironie de l’histoire littéraire, ils nomment leurs jolies gamines, Louise et Emma, prénoms préférés des maternités. Louise Colet fut la seule maîtresse durable du mirobolant Gustave.
Bref, les familles de ces temps-ci privilégient Louise et Emma, les deux principales enquiquineuses de la vie de Flaubert.  

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