lundi 3 février 2025

Grands remplacements

Je mesure combien j’ai été nourri, construit, déconstruit par la nouveauté galopante. Le nouveau, l’impérissable nouveau, surgi dans mon dos, se gravait chaque été dans le marbre d’une saison. Voyons voir. J’ai connu l’antique nouveau franc, cette vieille roupie, ce vieux kopeck, dont le fier euro descend en cachette, sans le dire, comme d’une vulgaire monnaie de singe. J’ai connu les nouveaux philosophes, les inénarrables duettistes qui périmèrent les scrogneugneux d’hier. Glucksmann liquida Henri Bergson. BHL ne fit qu’une bouchée de Blaise Pascal. Même d’antiques croûtons comme Platon débarrassèrent le plancher des plateaux de télévision. J’ai connu le Beaujolais Nouveau. Qui se crache en novembre, sans besoin d’étiquette, comme une authentique piquette.Je connais aujourd'hui "La nouvelle France" de Mélenchon. Egarée dans ses bigarrures. Bref, j’en ai connu des grands remplacements. Sacré bonsoir ! Les ai-je pour autant dans le sang ? Je suis, je reste l’enfant d’un pays de paysans, d’un pays de penseurs hors du temps, de génies francs, dont à l’école je citais les hauts faits dans mes compositions françaises.

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