jeudi 24 septembre 2009

Les fous de Pittsburgh

Les maîtres des nations se réunissent en Pennsylvanie pour réformer le capitalisme. Voire le moraliser. Le système de production des richesses est invité à filer doux devant les réprimandes des dames patronnesses du "J'ai 20!". A l'échelle micro-économique, l'avidité des hommes est pareillement visée. En effet, les blâmes adressés à la machine touchent aussi les machinistes. Dans un monde en plein délitement social, où l'individualisme est exalté comme jamais, on s'étonne qu'une telle idéologie de boy scout soit érigée en doctrine, à la veillée, entre grands fauves politiques de la planète.
Dans sa célèbre "Fable des Abeilles", Mandeville nous prévient très à l'avance : "Cessez donc vos plaintes: seuls les fous veulent rendre honnête une grande ruche". L'avidité des hommes - aujourd'hui symbolisée par la gesticulation besogneuse des braves traders - ne sera pas biffée d'un trait par décret de chefs d'Etat. Cette volonté de tordre le cou à la nature humaine, de corriger ses défauts apparents, nous remémore les pires cruautés de l'Histoire. Avec leurs maisons de redressement en tous genres, les régimes communistes se sont employés en leur temps à fabriquer "un homme nouveau", purifiée de toute aspiration petite-bourgeoise. Avec le succès que l'on sait.

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