vendredi 18 septembre 2009

L'isolée et l'isoloir

Les agités de l'électoral squattent les médias, exhibent des sourires carnassiers, montrent d'impeccables dents blanches. L'émail politique révèle les arrière-pensées égotistes. L'imaginaire des prédateurs d'opinion semble se réduire à la vie rêvée des plateaux de télévision. De l'autre côté du miroir, on se lasse des jolis minois. On aimerait des trognes sans marketing, des bouilles balafrées, des visages ombrageux. La libre Marie-Ségolène se plaît à la lumière. Elle apprécie qu'on s'intéresse à ses désirs. On la dit isolée. C'est un effet d'optique car elle ne pense qu'à l'isoloir. A cette petite cabine d'essayage où les bulletins sont glissés dans l'enveloppe du destin. Elle songe à la masse des suffrages qui s'entasseront, le jour venu, dans les urnes des mairies. Entre-temps, elle pratique la stratégie des apparitions. Elle se doit d'être belle et rebelle, agréable et cabocharde. Elle joue sur le registre de la féminité creuse. Marie-Ségolène ne peut se passer d'exercer son pouvoir de séduction. On ne guérit pas de l'addiction politique. Si jamais les occasions de paraître se faisaient plus rares, elle s'étiolerait comme une fleur sans soleil. A l'instar des autres grands fauves du cirque démocratique, Marie-Ségolène a besoin d'être aimée, applaudie, et par dessus le marché: élue.

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