Je sors de mes gonds. La colère envenime les relations humaines. Dans mon délire verbal, je me souviens que le chef de la SNCF se nomme Pépy, Guillaume Pépy. A la cantonade, je crie qu'il faut sur le champ se débarrasser de "la pépycratie" qui force notre communauté d'hommes à se conduire comme des animaux. A intervalles réguliers, un haut-parleur nasillard jette une poignée de mots standards sur la plaie vive des voyageurs: "La SNCF s'excuse pour les conditions déplorables de transport". Les hommes et les femmes du wagon se calent comme ils peuvent dans la travée. Seul un chien semble à son aise, museau entre les pattes, presque satisfait de ce transport de marchandise humaine en vrac.
Au retour vers Paris, le même scénario se reproduit. A la SNCF, la réalité n'apprend rien. On joue des coudes. On s'injurie. Le wagon est bondé. La compagnie de chemins de fer a vendu deux ou trois fois le nombre des sièges disponibles. Les vieillards souffrent davantage dans leur chair. Les bébés braillent. Une personne se trouve mal, perd connaissance. On invite les médecins du train à se signaler. Le convoi stoppe à Versailles pour évacuer le blessé.
A l'arrivée, le trajet s'est rallongé de près d'une heure. On savait déjà que les prestigieux TGV ne roulaient pas de bon coeur par temps de neige. Or ce constat de faillite doit être complété par l'incapacité de la société nationale de transport ferroviaire à exercer son métier en fin d'année. A qui veut-on faire croire que le monde entier envie les services publics français ?.
A mon avis, l'homme de l'année 2009, c'est Guillaume Pépy. Il a gagné dans un fauteuil. Loin devant le patron de la RATP.
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