dimanche 29 janvier 2017

Federer de rêve


C’est un athlète qui plaît à l’esthète. Le Suisse condescend au grand tennis. Avec agilité de tigre, vitesse et paresse, souplesse élastique, majesté de fauve. Le tennis varie les délices. On passe d’un tennis de grâce à un tennis tenace. De Federer à l’Ibère. Ils s’observent dans la diagonale des balles. Dans une lueur de cirque, Nadal est machinal. Il cogne, expédie une besogne. Federer est solaire. La beauté de jeu appartient à l’éternité du geste somptueux. L’homme de raquette impose une souveraine élégance de silhouette. Federer n’a pas perdu sa fureur. Son tennis claque comme une fulgurante évidence. Dans l’isoloir d’un dimanche d’hiver, il y a deux bulletins couleur d’espoir: je choisis la splendeur d’un revers, la joie d’un coup droit. Hier après-midi, j’ai rêvé que Federer gagnait l’Open d’Australie. 

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