mercredi 12 avril 2017

Un révolutionnaire exemplaire

Il a griffonné Révolution. A-t-il usé d’un nègre, d’un assistant littéraire ? Il est révolutionnaire, n’a pas l’air rangé des autocars. Avant, je prenais Macron pour Boris Vian. A cause du petit président Hollande et de ses bajoues de trompettiste. J’ai changé d’avis. D’auteur de La Pléiade, aussi. Car Macron, c’est Jean d’Ormesson. Il est académicien, en bon tacticien. La voix est perchée dans les sonorités Bruel. Il arbore un sourire à guérir les écrouelles. Emmanuel lève le nez au ciel. Il regarde les nuées sur la pointe des pieds.
La dernière décennie a rabougri le pays. La politique s’organise à la sauvette. On vit une période talonnette de la République : Sarkozy, Hollande, Macron. Les grands dadais ont débarrassé le plancher. De Gaulle, Giscard, Chirac se sont faits souffler les hochets de l’Elysée. Le sérail admet désormais les petites tailles. Macron la crevette aspire au rond de serviette présidentiel. Comme d’Ormesson, Macron soigne le bon ton, pointe le menton vers les beaux horizons. Il quitte son visage sans couper la lumière. Il n’éteint jamais son sourire. Il sait l’élargir pour le bonheur d’une rosserie. Etre de bonne compagnie, c’est servir les intérêts supérieurs du pays. 
Il a du cœur, lu Ricoeur. Il enjambe les échéances avec les dents de la chance. Le fils de toubibs vante l’argent des nababs. Il est épatant à plein temps. C’est un guerrier authentique de l’économie numérique. Il est prolixe en paradoxes. Il évacue le vieil Aristote et son principe du tiers exclu. Il fait taire les contraires. Sa logique est fondée sur la solidarité des chics types. A cause de ses autocars, il restera dans l’Histoire. Emmanuel est le prénom favori des manuels. Il aura démarché des tas de marcheurs. Il écrira une suite à Révolution, peut-être une saga sur l’ambition, revêtira comme Giscard l’illustre habit vert. C’est le costard réglementaire qui sied aux auteurs de textes divers. Parolier de Nabilla, pétillant de sympathie, il succédera à Dabadie, déjà centenaire, achèvera Quai de Conti sa carrière de révolutionnaire exemplaire.

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