lundi 24 novembre 2008
Le courage de Gracq
Gracq veille une morte, soigne une soeur gâteuse. A parcourir l'étonnant journal de Jean de Malestroit, se dessine la figure d'un Gracq pleinement aristocrate. Cet homme fait face à la misère des jours, aux chagrins du destin, sans se départir du juste mépris des artifices. L'ami des volumes non massicotés se réjouit du visage de noblesse brute dévoilée au fil des pages. Julien Gracq sait qu'il n'a pas laissé dépérir la fleur de son talent. Certes, l'homme est un pieux travailleur, mais sans faiblesse pour l'au-delà des songeurs. "Il a le courage d'être heureux". A Nora, la maîtresse inconnue, il manifeste un admirable amour. Sur son lit d'agonisante, il recueille le cri christique, presse ses lèvres sur sa bouche purulente. Gracq se donne entier au corps défait, comme il s'est livré à la littérature, à l'étrangère de Liberté Grande. Le courage de Gracq impose le respect qui sied à l'exemplaire unique.
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