mardi 18 novembre 2008
Le tombeau vide
Tôt ce matin, je lis quelque part ce nom depuis longtemps imprimé dans ma peau. Skiba. Henri Skiba, abandonné dans un trou de cervelle, s'est sauvé d'une mort mémorielle. Il est vivant dans ma tête comme il y a près d'un demi-siècle. Je suis plongé dans L'Equipe sur la banquette arrière de la voiture de papa. Je grignote les miettes orange du gros pain de quatre de la boulangère. Skiba, comme Savidan demain soir contre l'Uruguay, fut sélectionné sur le tard en équipe de France. Il est rare de figurer pour la première fois, à plus de trente ans, sur la liste des Bleus. Au foot comme ailleurs, la dernière chance de survie, de saisie d'un rab éphémère, réside dans l'aiguillon d'un neurone, résulte d'une improbable étincelle de magique analogie. Le tombeau vide de Skiba squatte ma mémoire. Merveilleuse anamnèse qui, sans crier gare, procède à sa résurrection.
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