jeudi 27 novembre 2008
Terreur ordinaire
Nous nous battons contre des démons invisibles. Nous nous heurtons à des causes intouchables. Nous moulinons nos épées dans un air sans raison. La peur de l'ennemi grandit à proportion. Ils ont nom Ben Laden, "la main invisible" d'Adam Smith, les tsunamis et autres cyclones Gustav, les mouvements telluriques, le réchauffement climatique, les virus biologiques et les pandémies informatiques. Bref, nous vivons sous l'empire de la terreur ordinaire. On ne sait plus à quel saint se vouer. Dans l'urgence, on pare au plus pressé. Dans le cas de la tourmente financière, si les Bourses s'affolent, si les foules épargnantes perdent le nord, le mimétisme de la panique ravive et accélère les effets du mal. René Girard et Michel Serres ont récemment publié des ouvrages aux échos d'apocalypse: "Achever Clausewitz", "La Guerre Mondiale". Tous deux y parlent du temps nouveau de l'après-guerre, du terrorisme ambiant qui s'introduit partout, hors champ de bataille, hors la loi, impénétrable au droit. On peut se demander si les titres infectieux d'une finance malade ne sont pas les sauvages attentats kamikazes d'un capitalisme de la table rase.
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