La tentation de la dépendance séduit comme la beauté du diable. La pression du groupe exacerbe le désir d'appartenance, de conformité à la référence. Vient l'âge du travail. On gagne sa vie à la sueur des ses neurones, selon le bon plaisir d'un patron, à la merci lui-même d'un bienveillant client. En route, on peut s'adonner au jeu suicidaire du dernier verre, foncer dans l'alcool comme on se jette dans la gueule du loup.
Vers le grand âge, la biologie s'en mêle, prépare à la cérémonie du ci-gît. Les maladies neurovégétatives répandent un venin d'oubli et de paralysie. On végète à la remorque d'un conjoint ou d'un professionnel du soin. La vie est un long fleuve velléitaire, strié de courants tourbillonnaires. C'est un toboggan: on y glisse en pente douce, d'une dépendance à l'autre.
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