Par petits bouts, puis tout haut - la seule manière d'en avoir le coeur net - dans ma chambre d'Helsinki, je m'émerveille de la justesse de mots d'Annie Ernaux. Je lis sans hâte. "Les Années" passent parmi les temps morts de l'ennui. C'est l'ouvrage d'une vie, le récit légendé d'un album de photos. L'auteur se dévisage sur de vieux clichés, témoigne d'une enfance d'après-guerre, des gens sans gloire d'une France d'espoir.
C'est mille fois mieux qu'un traité de sociologie boutonneux, qu'un tissu de gros mots jargonneux. La littérature éclaire l'époque là où la science autoritaire bricole du toc.
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