vendredi 9 août 2013

Costantino Carisi

A Ortigia, chaloupe enivrée sur la mer Ionienne, je m'emmêle dans les ruelles. Il est midi. Je tournoie à l'ombre des palais. J'emberlificote les tracés conseillés. Je sais les ruses de Syracuse.
Les mots me viennent au Palazzo Bellomo, à deux pas du Duomo, derrière la trouée de la piazza. Antonello da Messina est la star des arts de Sicile. "L'Annonciation". Un rouge anecdotique à l'arrière plan de la toile.
Je progresse dans l'énigme. La peinture jaillit. Costantino Carisi jette ses velours orangés dans la bagarre des yeux dessillés. Sa toile maniérée flamboie dans la pénombre du palais. Le peintre de Noto est mort en 1790, à soixante-treize ans. A l'âge de Karen Black, l'actrice de "Five Easy Pieces". C'est dans tous les journaux ce matin. Vénéneuse comédienne au strabisme entêtant.
Carisi m'émerveille aujourd'hui. J'ai le désir de m'instruire, de collecter des indices, de regarder d'autres toiles, de toucher des reliques. Carisi est inconnu au bataillon. Wikipedia fait faux bond. Niet Internet. No future pour le peintre de Noto.
J'ai sa couleur dans la tête, un orange inflammable au premier regard. M'obsède Carisi, peintre d'improbable renommée.


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