mardi 20 août 2013

Flaubert et "les humanitaires"

Comme si l'autocar s'était arrêté au lieudit "Elysée", site apprécié des guides. La chefferie politique voyage en meute. La bande de ministres s'est éparpillée sur le gravier du palais, a salué du menton les marches du perron. Ils visitent l'avenir. Récitent par coeur une note de service sur le bonheur. Les joues de Moscovici sont rouges. Le soleil est sa honte. Hollande, mentor et tour-operator, ramasse les cahiers de vacances. Au conseil des ministres, entre chiens de faïences et blabla, Malraux dessinait des chats.
C'est la rentrée. Je conseille la lecture écolière d'un admirable épistolier: Gustave Flaubert, homme de labeur. C'est le 22 avril 1853. Il est minuit passé. Sa Bovary l'ennuie à périr. Il griffonne des mots à Louise Colet, s'abandonne à la lucidité. Le grand Gustave parle des parlementaires et des "humanitaires", des Cahuzac à jeter dans le même sac.
"Qu'ils commencent par payer leurs dettes avant de prêcher la charité, par être seulement honnêtes avant de vouloir être vertueux". C'est la rentrée. On sent l'odeur de préau. Je serais maître d'école, je tracerais au tableau les mots d'un pareil idiot.

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