Du
Journal de Ionesco, des miettes de texte, Denis Lavant fait des confettis, des
serpentins de poésie, des acrobaties de cirque, des prouesses de comédie. L’acteur
des films de Carax met les
pendules à l’heure. Le clochard de
la scène est au sommet de son art. Ionesco est un prétexte. Lavant s’accommode
de la littérature de son temps, à portée de main. Il est étourdissant,
bondissant, prodigieux. Hugolien, plus que célinien, il honore la mémoire du
sanctuaire, Le Lucernaire, l’admirable Laurent Terzieff.
Il
tord sa silhouette, fléchit son corps, insuffle aux mots l’écho d’origine,
l’étonnement d’une enfance, la grâce d’une danse, la féerie de la vie. Lavant
est un cracheur de feu, un comédien merveilleux. Il est le fauve et le
dompteur : on voit la rosée matinale sur une gueule labourée.
Un lit, deux bouteilles, des cartes postales comme des épiphanies, des instants resurgis, pendues à un fil de funambule avec des pinces à linge. Le dormeur est boxé, sonné aux quatre coins d’un ring de drap blanc. Les textes sont des spectres dans la nuit. Lavant est là-haut. Je sais désormais ce que c’est qu’un monstre sacré. Eblouissant moment.
Un lit, deux bouteilles, des cartes postales comme des épiphanies, des instants resurgis, pendues à un fil de funambule avec des pinces à linge. Le dormeur est boxé, sonné aux quatre coins d’un ring de drap blanc. Les textes sont des spectres dans la nuit. Lavant est là-haut. Je sais désormais ce que c’est qu’un monstre sacré. Eblouissant moment.
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