mercredi 1 janvier 2020

Voeux de paille

Cornélien, le choix des congés : La Mongie, pas de neige, Honfleur, trop somptuaire, Le Touquet, exécrable climat. Reste la Méditerranée. Le jeune Picard opte pour le château, les pieds dans l’eau. Président des riches, résident du Fort.
Mais il n’y a pas d’espoir au fond de la pataugeoire. Du séminaire de Brégançon n’est sortie qu’une dissertation élémentaire, réduite au strict nécessaire. Aux malheureux, on parle creux.  Il est fluet, nous sommes floués.
Le petit homme à visage pâle règne sur une tribu de peaux-rouges à tuniques jaunes. C’est un acteur très moyen, friand de bons sentiments, qui se vautre dans une mauvaise littérature. Il collectionne les misérables rôles. Je trouve qu’il ressemble à Charles Berling. Mauvais casting. Aucun producteur ne mise un pognon de dingue sur un tricard du septième art. Erreur sur la personne. Pas le bon Charles.
Durant les dix-huit minutes de ferveur, j’ai observé ses mains de bonne année. Elles s’exerçaient au jeu de baguette, s’essayaient à orchestrer. Mais la retraite systémo-paramétrique, on n’y comprend que pouic. La promesse s’édulcore à toute vitesse. Le promis masque un compromis. L’Edouard à barbe bicolore exécutera illico presto, mangera son chapeau, remballera l’âge pivot.
A contempler un paysage de Méditerranée, le freluquet d’Elysée n’était guère embarrassé par le tracas d’une grève. Au soleil, il médita ses vœux de paille.
Au reste, il retroussa ses manches, montra ses petits bras : nous sommes un peuple de bâtisseurs. Avec pareille vocation, il faudrait d’ailleurs qu’on songe à restaurer le Vieux Continent. Quand il parle du pays, il évoque une figure de géométrie, il prononce « hexagone » avec un fort accent libanais. J’aime moyennement.

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