Grégoire Dubreuil était un ami fougueux, un franc-tireur des arts, un homme courageux jeté à la poursuite des magies de l'écriture. Le journal accueillit Dupré, Mandiargues, de Roux, Matzneff, Sollers, Hallier, Serres, Girard. Grégoire Dubreuil aimait la terre rouge d'Ibiza et la couleur du vin. Un beau jour, il quitta le vacarme de Paris. Il se retira dans l'amitié des livres, dans une vieille librairie de Dinan.
Je me souviens de son oeil goguenard, un peu canaille, qui brillait comme la flammèche d'un feu de bois. Grand brûlé des lettres, il rêvait d'une autre époque, moins confortable dans les têtes. Dans son grenier de la Montagne Sainte Geneviève, nous causions de nos trouvailles, des plaisirs et des jours, de la séduisante esthétique du traître. Grégoire Dubreuil était blessé par les mensonges de la matière.
1 commentaire:
Je découvre votre texte. Bouleversée.
Je cherchais Grégoire et pensais avoir la vie devant nous pour le retrouver. Non. Il m'avait fait découvrir tant de choses et ces années où l'on se rencontrait je n'ai pas eu le temps de lui redire combien elles avaient été essentielles et combien j'y repensais avec beaucoup d'émotion. Que je relisais ses livres, souvent, pour replonger dans son univers.
Merci à vous pour ces quelques lignes où vous parlez si bien de lui.
Amicalement
Danaé
Enregistrer un commentaire