mardi 2 mars 2010

Centenaire Gracq

Les livres à pensées dispersées de Julien Gracq - une demi-douzaine - consentent à cette politesse de vous laisser errer parmi l'éventail des pages. On ouvre le volume au petit bonheur. La main sent le grain cartonné comme l'écho lointain d'une paume. L'auteur nous invite au libre désordre de la lecture, nous convie au délicieux vagabondage littéraire.
Chaque phrase est vêtue d'une parure absolue, d'un habit définitif. Elle est une oeuvre sculptée, en plein présent, sans avant ni lendemain. La phrase qui suit est un autre roman. Le livre entier est un chapelet égrené, phrase après phrase, où se récite l'artisanale prière.
On range les précieux opuscules par couleur d'arc-en-ciel. On saisit l'ouvrage par la tranche ocre, entre l'olive et l'azur. On touche du doigt la jolie facture de la maison Corti.

Aucun commentaire: