lundi 15 mars 2010

Un destin à la Giscard

Entre une droite qui rate et une gauche qui gâche, il y avait un boulevard pour l'abstention. C'est fait. Mission accomplie. Les Bartleby de l'abstention ont triomphé. Ils ont boudé les urnes, histoire d'administrer une leçon aux "professionnels de la profession". Les ténors de la politique ont crié, harangué, invectivé dans le désert des régions.
La droite caporalisée, aux électeurs démoralisés, s'est trompée de sujet. Les électeurs bien portants ont peur pour leur emploi, rognent sur leurs achats, craignent le déclassement. Les autres sont englués dans la précarité. On pense au mot de Lao-Tseu: "Quand les gros sont maigres, il y a longtemps que les maigres sont morts".
C'est pourquoi la gauche jouit de l'effet d'aubaine, surfe sur le retentissant fiasco de Sarkozy. Cela suffit à la faire virer largement en tête. Sans pour autant la requinquer au point de lui donner le souffle d'un projet ou l'élan d'un grand dessein. Reste que le rejet de Sarkozy a provoqué de facto un semblant d'union de la gauche. Les turbulents écolos se substituent aux communistes disciplinés. C'est une union mal cousue, un peu pagailleuse, assez attrape-tout pour recruter les phalanges en déroute du Modem et certains protestataires néo-communistes parmi les plus opportunistes.
A droite, on demeure arc-bouté sur les idées dépassées de la dernière campagne présidentielle. La débâcle régionale sonne l'heure des premières trahisons. Sarkozy est en train de calquer son destin sur celui de Giscard.

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