La femme à la burqa a des yeux revolver. Elle a enseveli son corps dans un drap funèbre. Elle est morte au regard d'autrui. Son voile est fendu d'une mince meurtrière, d'où ses deux yeux sentinelle guettent la lumière du soleil. Ce corps château-fort est retranché du monde des visages à découvert. Il est masqué dans la cité. Il nie le face à face de la reconnaissance, de la confiance, de la plus simple des relations humaines. Il se mure dans le murmure intérieur, dans un drapé privé. Il se rétracte dans une posture de contre-attaque.
La femme à la burqa s'exonère du premier geste éthique d'un visage exposé, d'une tête identifiée dans la faiblesse et l'humilité de sa nudité. Emmanuel Lévinas nous enseigne l'enjeu moral, la signification anthropologique de ce visage-là: "Tu ne tueras pas".
La femme à la burqa rompt ce pacte minimal des hommes entre eux, fragilise une société qui craint la violence comme la peste. Si la femme à la burqa consent à dévoiler l'ovale de son visage, elle renonce au soupçon de ses yeux revolver.
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