mardi 30 août 2011

Plagiat de journaliste

Le journaliste chaparde l'information. Le voleur de scoops n'est jamais qu'un moderne voleur de poules. Il s'approprie une denrée sans fils barbelés. Le journaliste veut s'extraire de sa condition scribouillarde pour briguer la gloire d'écrivain. Or écrire pour de vrai est une autre paire de manches. Céline avertit les apprentis: "Avoir la force. Ne servir que sa vision".
C'est pourquoi les journalistes, démangés par le statut d'au-dessus, se désolent des seuls moyens du bord. Ils sont contraints de vitaminer leur plume, de sous-traiter "la force" et "la vision" à des costauds de l'écriture. Ecrire n'est pas un loisir de plage. D'où la nécessité du plagiat.
Snobisme aidant, les traducteurs d'auteurs américains sont les premiers pillés. PPDA et Macé-Scaron sont sensibles aux travaux des héritiers de Saint Jérôme, made in USA. Ils recopient.
D'autres plus instruits, journalistes du dimanche, chipent le travail d'obscurs universitaires pour mieux se prévaloir de la pensée d'un génie (Minc écrivant sur un grand philosophe, par exemple).
Au total, Hemingway ou Spinoza ne craignent pas grand chose. Les journalistes aux textes un peu "précipités" (Cyrus Vance) peuvent dessiner toutes les moustaches qu'ils veulent aux Joconde de leur choix, la littérature s'en moque éperdument.

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