mardi 6 août 2024
Armand ne ment pas
Armand est désarmant d’aisance, de flegme, de jeunesse insolente. Duplantis lève le nez, toise sa ligne de verticalité. Armand, Duplantis. Les deux voisinent dans un même corps qui se projette en un temps record au plus haut dans l’espace.
L’athlète tend la perche au sautoir. La pique robuste hisse un squelette, propulse un buste, catapulte une véloce carcasse, précipite ses talons vers l’horizon. On dirait un cadavre ficelé, jeté vers le ciel, sans qu’il ne touche la barre indocile, avant de retomber comme une pomme, un homme banal, un homme tombal.
Armand ne ment pas. Il trouve sa joie dans l’exploit. Duplantis n’est pas un novice. Sous le coup des onze heures, il franchit six mètres et vingt-cinq centimètres, à son troisième défi. La barre n’a pas flanché. Le Grec en bronze observe pantois le métèque suédois. La prouesse est fille d’allégresse. Devant pareille virtuosité athlétique, devant la flagrante beauté de la géniale cabriole de Duplantis, il convient de se décoiffer. Merci bien, Monsieur Armand. Oui. Grandement, merci.
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