lundi 19 août 2024

Depardieu, la poésie

Delon est le sosie de Costello. Jef est sauf d’un style, d’une habileté de pistolet, d’une manière téméraire d’errer sans hasard, d’être à l’heure, en toute rigueur, d’être un tueur. Delon est une solitude. Une colère, une rigueur, un émouvant panache. Belmondo, celui des débuts, celui qui ne tourne pas le dos à son brio, est une fraîche désinvolture, un faciès sans complexe, une nouvelle manière d’être. Juste après Bardot. Belmondo, c’est Mai 68 avant la lettre, une douce, joyeuse, gentille révolte individuelle. Depardieu. Celui qui reste. Il marche à petits pas sur le chemin du trépas. Dans nos yeux d’aujourd’hui, l’ogre Depardieu n’aurait-il plus grand-chose de bleu ? Depardieu, c’est la poésie. Rien de moins. L’œil ne vieillit pas. La poésie a trouvé un ciel fragile, une jeunesse d’étoile, dans sa prunelle. Les trois hommes ont en commun qu’ils travaillent, qu’ils jouent d’instinct. Delon, la solitude. Belmondo, une liberté. Depardieu, la poésie.

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