mardi 27 octobre 2009

La langue de ma mère

Yves Calvi étrenne de nouvelles lunettes. "Mots croisés" réunit des personnalités politiques au parler vif sous l'oeil doctoral d'un philosophe qui ralentit son débit pour mieux articuler de solides truismes. Sus à la burqa qui interdit le face à face lévinassien, à visage découvert, droit dans les yeux de la République. Le ministre Besson veut que le peuple de France s'interroge sur l'identité nationale. Renan revient. Qu'est ce que le vouloir vivre ensemble ? Moscovici, comme tant d'autres avant lui, exhibe des papiers de bon immigré, sans terroir ni origine d'appellation contrôlée. Christine Boutin grogne. Le sondeur de service ne dit pas ce qu'on attend de lui. Il est catégorique: l'extrême droite ne progresse pas dans l'opinion. C'est quoi un Français ? Tour de table improbable. Le débat est lancé dans le pays. A grands coups de cymbales.
Voici ma version: je tiens mon existence de ma mère à qui je dois ma langue. Depuis, j'habite cette manière de parler et d'écrire. J'y suis chez moi. Je ne séjourne dans aucune autre contrée que la littérature française. Ailleurs, c'est l'étranger. "Que baragouins tout autour !" s'enfiévrait Céline. Pour le reste, les paysages d'ici et les gueules du coin sont de partout. Rien de bien français dans la Bretagne ou la Provence. On dirait l'Angleterre, on dirait l'Italie. Dernière chose: les politiciens de plateau s'arcboutent sur "la fierté d'être français". Absurde. On est fier ou pas, de sa conduite dans la vie. Pas d'être né du ventre de sa mère. Il est de salubrité publique de remettre "la fierté" à sa place.

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