jeudi 1 octobre 2009

Le sang d'une joggeuse

On ne peut pas accepter sans broncher qu'un individu, reconnu comme dangereux, ne soit pas placé hors d'état de nuire à la société. L'acte de récidive traduit la défaillance du système judiciaire. La future victime est jetée en pâture, soumise au caprice démoniaque du criminel, hâtivement libéré. Elle est offerte en sacrifice au dieu de l'irresponsabilité. Cette jeune femme qui courait dans les bois a été condamnée à mourir. Ligotée à un arbre puis étranglée, sans autre forme de jugement. La justice a son sang sur la conscience comme le meurtrier a son ADN sur ses doigts.
C'est pourquoi la société agressée est en droit de pousser un cri de révolte. Car la récidive d'un ancien détenu témoigne non seulement de la faillite des institutions judiciaires, mais révèle aussi l'insécurité publique qu'elles favorisent. A vrai dire, le droit des victimes ne semble pas peser bien lourd. Cet infléchissement de la balance, au détriment des victimes, appelle la raison judiciaire à se ressaisir. Il convient que l'équilibre soit restauré, que l'arbitraire de l'horreur ne soit pas risqué au mépris de la vie des futures proies. Il est légitime que la société se protège. Il est confié à la justice le soin de dire le droit et de châtier les coupables. Or le sang de pareil crime fait déborder le vase de l'injustice.

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