jeudi 22 octobre 2009

Le départ du papillon

Entre Concorde et Grand Palais, les galeries se dévoilent derrière de grands draps blêmes. La stridence des couleurs dissuade le regard. Le dessin grossier ou la référence photographique évacue un trop-plein d'expressivité. L'oeil glisse sur la toile cirée sans jamais pénétrer dans les entrailles d'une oeuvre. L'excès de visibilité tue la faculté de voir. Les yeux circulent sur la toile puisque il n'y a rien à voir. Pas moyen de trouer la surface.
Entre tignasses et obstruction des corps, l'inutile coudoie l'art fragile, côtoie l'art brutal. Lanskoy, frère de sang du grand Staël, a égaré deux toiles: un carré de couleurs sauvages, rouge de fièvre, peinture de peau scarifiée, annonciateur de Basquiat, un tableau pacifié de teintes entrelacées, bigarrures printanières à coloris Missoni, tourbillon préalable au "départ du papillon".
On retourne à la galerie Capazza. On ne dit mot au spectacle muet des sculptures de Jeanclos. C'est un art qui use de l'hypnose, qui révèle une sereine plénitude. Ces figures de terre natale ensorcellent comme un parfum d'essence orientale.

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