mardi 16 avril 2013

Chronique du mentir ordinaire

On vole des mots comme des abricots, à l'étal des kiosques à romans, sonnets et autres journaux. Bernheim, drapé dans sa dignité, a berné sa communauté. Le grand rabbin mesquin s'approprie la phrase de Lyotard, fin lecteur d'Augustin. Il ment à la règle de son intime recueillement.
Jadis Attali pilla Jünger, Minc un érudit spinoziste, Lévy je ne sais plus qui. Par les textes qu'il s'arroge, Bernheim fait des taches d'imposture sur sa toge au blanc pur. Les "people" de l'intelligentsia se définissent par la lumière, l'éclairage de leur anonymat. Souvent, ils pèchent par chapardage.
Par nègres interposés, ils maraudent dans les bibliothèques, guettent une proie d'étagère, raflent des pans entiers d'ouvrages oubliés.
La chronique du mentir ordinaire s'abreuve de pareils faits divers. On plagie les mots des autres comme on se dope à vélo. Le penseur ment au lecteur comme un sénateur à l'électeur. On noie les tromperies dans une transparence de courtoisie. L'époque se cherche une pureté comme une nouvelle Amérique. C'est encore loin la vérité ?

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