vendredi 15 août 2014

Lauren Bacall

Je longe les docks. Il pleut des cordes. Je frôle des silhouettes muettes. Je ruse avec les rues. J'encapuchonne l'automne. Je courbe ma nuque dans un Londres lugubre. J'obéis à la nuit.
Je réponds à une dame étrangère. Je suis prisonnier d'un Bacall center.
Je vois ses films. Je lis les sous-titres. J'écris des bribes de phrases. J'imagine la couleur des regards. Je suis chez moi dans sa voix.
Les soirs sans Lauren Bacall, je me cale devant Renoir. Je patiente devant La nuit du Carrefour.
Elle est à moitié roumaine, la grande bringue de Key Largo. Elle ensorcelle ma petite cervelle. Elle me sauve des abîmes de la Tamise.
Je piétine depuis des heures devant la librairie du bonheur. L'actrice dédicace un récit de fausses cicatrices. Elle m'interroge sur mon prénom. Elle entaille la page blanche d'un petit baiser d'encre noire.



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