dimanche 9 novembre 2014

L'icono-Clastres

J'ai farfouillé dans les étagères de ma bibliothèque, délocalisée dans la chambre, démultipliée dans le couloir et le salon.
J'ai collecté plein de petits formats, conservés pour les temps de frimas. Descola m'a requinqué pour l'anthropologie, rafraîchi la curiosité pour les récits précis d'Amazonie.
J'ai fait un tas des "Chronique des Indiens Guayaki". J'en possède quatre exemplaires. Peur de manquer. Pierre Clastres rayonne sur mes rayonnages. Il mourut à quarante ans sur le bitume sacrificiel d'un Week-End.
"La Société contre l'Etat" étanche encore ma soif de pensée brève. Les Indiens Guayaki se délectent de chair humaine mélangée à du miel, fuient comme la peste l'ordre politique et la hiérarchie d'une chefferie. Ils s'accommodent de la violence, s'opposent à la naissance d'un Etat. Ils ne tolèrent aucune obéissance, nul transfert de pouvoir à quelque transcendance que ce soit.
Ils s'acquittent des nécessités de subsistance comme on expédie les affaires courantes. Les chasseurs d'Amazonie sont paresseux, travaillent quatre fois moins qu'un besogneux du coin.

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