mardi 18 novembre 2014

Une voix

L'émotion s'est retirée comme un silence de marée basse. Reste le chagrin qui pince. "Mon foie ne le supporte pas". Le chocolat barbouille les apostats. Je mange un carré comme on venge un regret.
J'écoute une voix intérieure. "Il ne me faisait ni chaud ni froid". Maman était partisane comme une rousseur d'automne. Malgré sa certitude, sa voix interrogeait une solitude.
Au changement de rue, la distance est infime entre le dit et le tu. On ne parle que sur le tard, dans le noir, un peu fort, à cause d'une peur. On fraie à la hache un passage. J'emmagasine des brindilles, des voyelles de voix, faute d'en savoir stocker le timbre.
La mort ne nous parle qu'au téléphone. La morte ne communique qu'à mon répondeur.

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