mardi 28 juillet 2009

Jamais le dimanche

Le corps lâche. A trop vouloir tirer sur la corde, elle rompt. L'activisme bafoue les valeurs de développement durable. La frénésie tourne le dos à l'éthique d'une croissance maîtrisée. Le président trottine sans se soucier outre mesure d'une santé qu'il abîme. Il en fait trop à l'instar d'une civilisation qui se fourvoie dans l'excès. Le culte de la quantité masque l'impasse sur la qualité. Au four et au moulin, le président s'expose au malaise de La Lanterne. Il érode son capital physique à l'image d'un pays endetté jusqu'au cou. Le petit accroc cardiaque le rappelle à la fragilité des hommes. Dieu lui-même s'est imposé la discipline du repos, au septième jour de la Création. Le président travaille le dimanche. Il court dans les sous-bois. Il défie la volonté divine. Il exhorte même la nation entière à lui emboîter le pas, à ne pas souffler le jour du Seigneur.
L'opposition politique a saisi le conseil constitutionnel pour qu'il statue sur la validité de pareille provocation. Elle craint que le malaise présidentiel ne touche les travailleurs dominicaux. L'imitation du prince peut faire des ravages dans le peuple. Elle est de nature à torpiller la productivité. A l'heure où l'épidémie de grippe A nécessite un vaste plan gouvernemental, il est inutile de favoriser la pathologie du surmenage.
Sainte Marthe est célébrée le 29 juillet. C'est une sainte incomprise, malmenée, contestée. Elle fait figure de contre-exemple. En effet, l'Evangile de Luc attire l'attention des lecteurs sur la contemplation fervente de Marie au détriment de l'agitation inquiète de Marthe. Il y est dit, qu'entre les deux soeurs de Béthanie, Marie a choisi la meilleure part.
Pour les esprits modernes, le rayonnement intérieur de Marie est vite considéré comme une paralysie de l'action. L'utilitarisme primaire l'associe volontiers au vice de la paresse et au fléau du parasitisme. Marie l'inactive vit aux crochets des autres. Elle est souverainement détachée des contingences matérielles. J'ai pourtant la faiblesse de penser que ce texte chrétien des origines s'applique au monde laïc d'aujourd'hui.

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